solo show “À Bras Le Corps” May 22-Oct 10, 2021


Exposition monographique à ciel ouvert “À BRAS LE CORPS” au Domaine de la Scène de Bayssan.

Du 22 mai au 10 octobre 2021, du mardi au dimanche de 11h à 19h.

Une exposition hors-les-murs du Musée Régional d’Art Contemporain Occitanie (MRAC Sérignan).

Commissariat : Clément Nouet

L’exposition “À Bras le Corps” propose une déambulation physique et sensible à travers les œuvres d’Ève Laroche-Joubert. Pour la Scène de Bayssan, l’artiste propose trois nouvelles installations praticables qui flirtent avec la sculpture, la performance, la danse, l’architecture ou encore le design.

Ève Laroche-Joubert est passionnée par le rapport corps-esprit et s’intéresse à la manière dont la conscience physique favorise la créativité. L’artiste s’appuie sur les sens de la proprioception (coordination/spatialité) et de l’équilibre pour concevoir et incarner ses œuvres. Dans ses sculptures, l’artiste aborde des sujets comme la confiance, la prise de risque positive, l’équilibre et le rapport de nos corps à la gravité terrestre. D’un point de vue strictement formel, les sculptures monumentales biomorphiques blanches (BodyScapes), les totems (Entasis Dance V) ou les bancs (Here) sont créés à partir de recherches sur le corps et ont toutes une nature intrinsèquement organique. Loin de se décliner de manière immédiatement identifiable et semblable, les œuvres développent à chaque fois des problématiques spécifiques qui, néanmoins, se répondent et se prolongent.

Expérience physique et sensuelle avec l’œuvre mais également expérience mentale puisque l’œuvre perturbe nos certitudes de toute perception de l’espace, de la forme et notre comportement. Par l’expérimentation que demande ses sculptures, Ève Laroche-Joubert interroge ainsi l’échange social habituel et propose des gestes plus énigmatiques, plus insaisissables ; et son désir d’inventer d’autres modalités de présence à l’autre et à soi. Par l’engagement de leur corps en mouvement, les visiteurs font apparaître une composition spatiale individuelle, voire collective. Les postures des corps et les caractéristiques des gestes conduisent à faire surgir des spatialités propres, qui dépendent de l’amplitude du geste et de la forme du mouvement. Leur nature varie en fonction de l’intensité, du rythme et de la vitesse. Concentré ou expansif, en rond ou ligne droite, doux ou incisif, directionnel ou diffus… toute une palette qualitative de gestes est susceptible d’animer les sculptures « Le mouvement est pour ainsi dire une architecture vivante ». (Rudolf Laban, “Espace dynamique, Nouvelles de danse, Contredanse”, Bruxelles, 2003, (Choreutics, Macdonald & Evans, London, 1966), trad. Elisabeth Schwartz-Rémy, p. 76.)

Les œuvres-expériences d’Ève Laroche-Joubert ont une exigence première qui est acte et pensée concrète s’inscrivant dans la matière en tant que forme, signe et figure. Les dispositifs permettent plutôt une prise de conscience, expression indéterminée mais nécessaire qui prend naissance au sein d’une expérience autant intuitive que concrète. C’est uniquement après coup que l’œuvre devient exploration et questionnement, rencontre et connaissance. Il n’y a pas de hiérarchie entre le corps et l’esprit, il n’y a pas de pensée sans corps ni de corps sans pensée. Les œuvres d’Ève Laroche-Joubert sont une expression de l’intelligence des corps.

Clément Nouet

https://mrac.laregion.fr/A-Bras-le-Corps-Eve-Laroche-Joubert

https://scene-de-bayssan.herault.fr/actualite/125891/199-exposition-a-ciel-ouvert.htm

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